Communiqué de presse

L’appât du gain est incompatibleavec la prise en charge de la vulnérabilité

Si les faits dénoncés par le journaliste Victor Castanet dans son livre « Les fossoyeurs » sont avérés, ils doivent être sanctionnés. On ne peut accepter cet outrage à la dignité et au respect des personnes âgées, ni que cette affaire jette l’opprobre sur des professionnels et un secteur qui s’échinent au quotidien pour le bien-être de nos ainés. Impossible d’accepter que des groupes abusent de la confiance des familles qui « se saignent » en croyant offrir le meilleur à leurs proches, et profitent de financements publics sans qualité de service en contrepartie.


Dans tous les cas, ces évènements doivent conduire à requestionner la compatibilité du modèle économique lucratif avec l’accompagnement des personnes vulnérables et plus largement avec les services bénéficiant de financements publics. Le champ de la dépendance, au même titre que d’autres champs comme celui de la petite enfance, ne doit pas reposer que sur des questions de rendement au bénéfice des actionnaires.


Agir pour le bien être des personnes âgées, telle est notre priorité , en tant qu’association familiale,

Plusieurs mesures doivent être mise en œuvre pour améliorer l’accompagnement des personnes jusqu’à la fin de leur vie, et ce, quel que soit leur lieu de vie ( à domicile, en établissement, en famille d’accueil, etc..) :

  1. Contrôle : Organiser, au sein des établissements, des contrôles de la qualité du service rendu de façon inopinée et vérifier que les financements publics reçus soient utilisés pour une prise en charge qualitative et compte tenu du degré de dépendance de la Personne.
  2. Repérage : Mettre en évidence et de renforcer les possibilités de signalement tant de la part des usagers ou de leurs familles que des professionnels en les intégrant dans un processus de développement de la qualité. Ne jamais laisser sans réponse une réclamation ou un témoignage faisant état d’un acte ou d’une situation de maltraitance.
  3. Médiation : Des mécanismes de médiation, indépendants des établissements, et clairement identifiés par les résidents et leurs familles, doivent être mis en place auprès des agences régionales de santé ou des conseils départementaux.
  4. Prévention : Rendre obligatoire la description d’une politique de prévention, de repérage et de lutte contre la maltraitance dans les projets d’établissements et services, déclinée en plan d’action annuel,
  5. Bientraitance : Revoir les règles managériales tant en établissement , qu’à domicile, afin qu’elles intègrent les principes de bienveillance vis à vis des personnes accueillies et de leurs familles et vis à vis de leurs Personnels,
  6. Formation : Toute personne intervenant auprès de personnes âgées (au domicile, en hébergement collectif, en ehpad) doit recevoir dans le cadre d’une formation initiale et/ou continue une formation sur la prévention de la maltraitance.
  7. Représentation des usagers et des Familles, à l’image de ce qui fonctionne déjà dans le domaine de la santé: Au côté des représentants des résidents et des familles, des représentants des usagers externes aux établissements, membres associations agréées doivent sièger dans les conseils de surveillance, les conseils d’adminstration, les conseils de vie sociale(CVS) , les missions de ces derniers seraient étendues à l’examen des plaintes des familles et des residents .

Tous ces points devront faire partie de la future loi sur la dépendance que l’Udaf appelle fortement de ses vœux. Il y a aujourd’hui urgence. Cette affaire nous le rappelle dramatiquement.