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Bilan démographique 2023 : Pourquoi les familles ont-elles moins d’enfants alors qu’elles en désirent toujours ?  

Bilan démographique 2023 : Entre aspiration et réalisation, les familles ont moins d'enfants alors qu'elles en désirent toujours.

En lien avec la publication du bilan démographique de l’INSEE qui confirme une baisse continue de la fécondité depuis 2010, l’Unaf publie les résultats de deux études : l’une confiée à Verian (ex Kantar public) pour actualiser les données Eurobaromètre sur le nombre idéal d’enfants, la seconde confiée à OpinionWay sur le désir d’enfant en France.

Leurs résultats sont autant d’éléments qui permettent de comprendre et de mesurer le désir d’enfant aujourd’hui, d’analyser les freins à sa réalisation, et peuvent donner des leviers politiques concrets pour répondre aux aspirations des familles.

La fécondité ne cesse de baisser, passant de 2,03 enfants en 2010 à probablement 1,7 en 2023.
On sait que c’est l’évolution du comportement de fécondité qui explique les 3/4 de la baisse des naissances (et non la baisse du nombre de femmes en âge de procréer) : en 2023, le nombre de naissances passe sous la barre des 700 000, là où on était bien au-dessus de 800 000 il y a 10 ans.

Afin de mieux connaitre les causes de ce décrochage, l’Unaf a fait réaliser deux études auprès des parents dont voici les principaux résultats.

Un désir d’enfant très enraciné

Un écart entre aspiration et réalisation du projet familial
– En France, le nombre souhaité d’enfants est beaucoup plus élevé que la fécondité observée : 2,27 contre 1,7.
– 1 parent sur 5 a renoncé à avoir le nombre d’enfants qu’il aurait souhaité (18%). Ces parents expliquent leur situation en raison de leur inquiétude quant à l’évolution du monde (30%) et du coût financier d’élever un enfant de plus (28%). 22 % évoquent la question de la fertilité.
– 13% des personnes sans enfant ont renoncé à avoir des enfants alors qu’ils en souhaitaient.

Quelles sont les conditions à la réalisation du désir d’enfant ?

La politique familiale comme solution.
– Plus de la moitié des familles estiment le contexte actuel en France globalement défavorable pour avoir des enfants (57%). Cette perception est encore plus marquée chez les femmes, ainsi que chez les parents vivant en zone rurale.
– Environ 4 parents sur 10 estiment qu’ils n’ont pas bénéficié d’un soutien suffisant de la politique familiale à l’arrivée de leur premier enfant. On relèvera que le pourcentage est sensiblement le même, quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle du répondant.
– Parmi les mesures d’accompagnement qui pourraient encourager la réalisation du désir d’enfant, les congés familiaux bien indemnisés font consensus, en particulier auprès des parents travaillant à temps partiel et des personnes qui n’ont pas encore d’enfant.

Les conditions matérielles (budget, conciliation vie familiale – vie professionnelle, logement)jouent un rôle important dans le décalage entre aspiration et réalisation notamment enre portant l’arrivée des enfants. Répondre à l’aspiration des parents constitue un véritable enjeu politique et démocratique, sans compter l’impact sur la vitalité des territoires, sur l’activité économique et sur l’équilibre du système de protection sociale. Il n’y a pas de fatalité : le rebond démographique à partir de 1995, à la suite d’une «loi famille» ambitieuse, est la preuve qu’une politique familiale universelle articulant des mesures favorables au niveau de vie et à la conciliation vie familiale-vie professionnelle constitue une solution efficace.

Retrouvez en ligne :
• L’étude OpinionWay pour l’Observatoire des familles du réseau Unaf-Udaf-Uraf.
• Le rapport Verian (ex Kantar public) sur le nombre idéal personnel d’enfants.